L’ancien premier ministre vient d’utiliser 17 fois le mot « histoire » dans un discours récent prononcé à Sablé sur Sarthe le 28 août 2016.
On a pu l’entendre dire que « La première condition du redressement national est dans le respect du passé, l’acceptation de l’Histoire, la reconnaissance des vrais héros qu’ont été les paysans français qui ont construit la puissance nationale, les scientifiques et les inventeurs qui lui ont donné les clés de son rayonnement international, la chrétienté qui a forgé sa conscience, les philosophes des lumières qui en ont fait l’avant poste du combat pour les libertés individuelles, les soldats de l’An II qui l’ont défendu contre ses ennemis, les poilus de Verdun, les Français libres et ceux de la Résistance, les ingénieurs et les ouvriers qui ont permis Concorde, Airbus, le TGV, Ariane, le nucléaire et la renaissance des années soixante. »
François Fillon confond aussi malheureusement la réflexion et la remise en cause en disant vouloir « que les maîtres ne soient plus obligés d’apprendre aux enfants « à comprendre que le passé est source d’interrogations ». Faire douter de notre Histoire : cette instruction est honteuse ! »
Il est un peu curieux de constater que cette préoccupation ardente est récente. Son grand livre programme, « Faire », publié il y a un an n’accorde pas un mot à cette question.
Extrait du livre L’histoire politisée? Réformes et conséquences de Vincent Badré :
« François Fillon parle de Faire, mais sans relier son projet politique à une identité nationale ou historique. Il raconte ses racines, des ancêtres vendéens, basques ou sarthois, artisans ou garagistes ; mais ne donne pas un mot à l’histoire dans ses propositions pour l’école. Pour lui, « c’est [par] notre organisation que nous devons réformer » en offrant plus d’autonomie aux chefs d’établissements. Il ne propose par contre aucun changement dans les contenus d’enseignement ».