Les commémorations du 11 novembre nous en disent plus sur l’état actuel de l’opinion à propos de la guerre que sur celle ci.
Un reportage fascinant montre à la fois un retour inattendu d’attention envers les soldats britanniques morts dans la première guerre mondiale et une transformation de la mémoire et du massacre en spectacle.
Il montre aussi l’état d’une opinion anglaise bien moins prévenue contre une affirmation nationale trop visible. Jean Baptiste Noé montre bien le destin divergent des fleurs du souvenir anglaises et françaises. Le Bleuet français est très discret alors que coquelicot anglais est facilement porté à la boutonnière.
L’impression étrange que font les douves de la Tour de Londres nous rappelle aussi que la passion contemporaine pour la mémoire est souvent traversée par une fascination pour le mal et la destruction dans nos société contemporaines.
Malgré la différence d’idées, le sang qui envahit l’image peut nous rappeler la fontaine du sang des « martyrs » de la guerre Iran-Irak. La différence d’idéal entre les combattants européens de la première guerre mondiale et ceux qui ont combattu pour la république islamique n’efface pas tout à fait l’impression d’une parenté dans la fascination morbide pour le sang versé.
Sources photo 1 et 2